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PORTRAIT : AURÉLIEN NOËL, UN PROFESSEUR ÉPRIS DE MUSIQUE… SOUS TOUTES SES FORMES

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Musicien, compositeur, arrangeur, enseignant… Aurélien Noël est un véritable passionné. Des étoiles dans les yeux, plein d’ardeur et d’humilité, le professeur d’accordéon du Conservatoire parle de son amour pour la musique avec grand enthousiasme.

 

Tu joues, tu composes, tu enseignes… Que préfères-tu dans la musique ?

C’est une question difficile ! Je pense que c’est évolutif dans une carrière.
Au départ, j’ai beaucoup joué pour me perfectionner à l’accordéon. Je suis entré dans une école, je travaillais douze heures par jour pour le maîtriser. Mon but : décrocher des diplômes internationaux.
Après ça, je ne voulais que jouer, jouer et encore jouer. J’ai enseigné pendant trois ans avant de me consacrer entièrement à la scène. J’ai d’abord eu un orchestre, puis j’ai découvert l’accompagnement et une grande liberté que j’appréciais beaucoup. Par la suite, ça m’a mené vers la composition, qu’elle soit écrite ou improvisée. D’ailleurs, depuis 2007, je compose pour des documentaires et je crée des œuvres musicales.

Pour en revenir à la question : en arrivant à Dreux, je me suis à nouveau tourné vers l’enseignement, sans arrêter la scène pour autant. Aujourd’hui, je suis plus sélectif sur mes projets de scène car je me consacre davantage à la transmission.
J’en reviens donc à mon propos du début : mes préférences ont évolué !

Te rappelles-tu la première fois que tu as joué un instrument ?

J’avais six ans et demi, je rêvais de faire du violon. Mais, dans la campagne où nous habitions, il n’y avait qu’un professeur d’accordéon… donc l’affaire a vite été réglée. On n’allait pas faire 300 kilomètres pour que je puisse faire du violon ! (Rires)
J’ai donc commencé l’accordéon dès mon plus jeune âge. Et, dès le premier contact, j’ai su que c’était fait pour moi. Il fait partie intégrante de ma vie.

Tu n’as donc pas voulu te tourner vers d’autres instruments au cours de ta carrière ?

Non, je n’ai pas le talent pour ça ! (Rires)
En revanche, l’accordéon s’est modernisé. Et aujourd’hui, je peux le connecter à un ordinateur et donc reproduire n’importe quel son, qu’il soit réaliste ou synthétique. Je peux jouer de la guitare électrique, du synthé, des nappes de violon… les possibilités sont infinies ! Ça devient alors un autre instrument : le support est le même mais le rendu n’a rien à voir. Et c’est vraiment fascinant.

D’où vient ta passion pour la musique ?

Le contexte familial. Mon grand-père était boucher-charcutier et traiteur de métier, mais aussi musicien. À l’époque, dans le centre de la France, on trouvait des instruments traditionnels comme la vielle à roue. Et ça, c’était la deuxième vie de mon grand-père. C’est lui qui m’a donné goût à la musique.
Je pense que, quand on voit des musiciens passionnés, on le ressent. Le plaisir qui transparaissait sur son visage quand il jouait me captivait. De voir le bonheur que cela procurait, à lui comme à ceux qui l’écoutaient.

Sans parler du côté festif et des rencontres que la musique peut apporter ! Ma grand-mère m’a inscrit à l’École des fans quand j’avais huit ans. Tu sors de ta campagne où les copains de l’école se moquent un peu. Tu vas à Paris, à la télé… c’est magique. Et tu réalises que la musique permet d’élargir tes horizons, d’aller vers les autres, de créer du lien. C’est un raccourci sur la vie impressionnant.
Depuis l’âge de douze ans, je suis au contact du public et de la scène. Et ça c’est quelque chose de génial. Tout ce que tu apprends, tu peux le mettre en pratique et le partager immédiatement avec les autres. C’est un truc de dingue !

C’est cette expérience que tu essaies de transmettre à tes élèves aujourd’hui ?

Tout à fait, c’est pour ça que je suis revenu vers l’enseignement et l’amour de l’instrument. J’ai besoin de partager avec mes élèves. Il y a des échanges incroyables. Ce que j’aime surtout, c’est les voir progresser et trouver un véritable intérêt à la pratique de la musique. Qu’ils réalisent que leur travail fournit de beaux résultats qu’ils peuvent offrir au public, qui leur rend en applaudissement. Un sentiment unique que seuls ceux qui sont sur scène peuvent ressentir.

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué dans ta carrière ?

Beaucoup de choses… Ça dépend où l’on met le curseur.
Les grandes scènes bien sûr : quand tu fais Bercy en duo avec Michael Gregorio, et que votre son à tous les deux résonnent dans une salle aussi immense, il y a un côté démesuré. Et ça fait peur ! Il y a aussi le partage avec les orchestres symphoniques, c’est une expérience hors-norme. Ou la recherche en studio qui est un point très fort.
Sinon, pas plus tard qu’hier soir, j’ai vu deux de mes élèves jouer à l’auditorium. Ils ont très bien joué, ils étaient dans leur musique. Et quand je vois ça, je suis heureux. Heureux d’avoir réussi à les amener ici. Les voir s’amuser et prendre du plaisir, c’est un vrai bonheur.